Respire !
Respire. Quel titre d’une ironie douce amère aux oreilles de tous les spectateurs présents dans la salle du théâtre Alexandre Dumas de Saint-Germain-en-Laye en cette soirée du 31 Janvier 2024.
Les soixante-deux élèves de classe préparatoire, qu’ils soient en filière littéraire, scientifique ou économique avaient le souffle coupé.
Respire est un texte de Sophie Maurer. Un seul en scène. Le personnage d’une mère est dans une maternité. Elle a accouché prématurément, et son bébé sous couveuse est entre la vie et la mort. Respirer. C’est la seule supplication de cette mère qui ne veut qu’une chose, voir son bébé ouvrir les yeux. Cette pièce est un véritable appel à la vie. Peu reluisante, peu accueillante, cette vie renferme les blessures du passé et les terreurs du futur. Pourtant cette maman qui parle à son enfant ne lui ordonne de faire qu’une chose : « Respire ».
De bout en bout, cette vie dont nous sommes les témoins au quotidien nous est décrite. Le spectateur redécouvre la vie en même temps que cette petite fille se l’entend raconter pour la première fois.
La misogynie, la guerre, l’industrialisation … Tout y est décrit. Et malgré tous ces aspects, la petite doit respirer. Car sa famille l’attend, car sa famille l’appelle, car sa famille promet de la protéger. La mère ne lui donnera d’ailleurs qu’un seul ordre : « Respire ! »
Elle lui jure que ce sera le seul ordre qu’elle lui donnera mais qu’au moins cet ordre soit exhaussé.
C’est une pièce émouvante qui en aura fait pleurer plus d’un. Elle coupe le souffle, elle tient en haleine tout du long. Et bien qu’une seule personne récite son texte sur scène – l’éblouissante Romane Bohringer – chacun est happé par l’histoire et se met à espérer avec cette mère.
Respire.
Nous remercions chaleureusement le théâtre Alexandre Dumas de nous avoir invités à cette représentation, et nos professeurs de toutes disciplines, Mesdames Boudant, Livecchi, et Mirlo, Messieurs Llodra-Perez et Thieulin, ainsi que notre Proviseure Madame Pillet, de nous y avoir accompagnés.
Coline MOREAU, étudiante en hypokhâgne