30 mai 2024 : la classe de khâgne livre ses souvenirs de « Deux ans de prépa ».

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Un grand merci aux khâgneuses et khâgneux pour la belle surprise réservée à leurs professeures et professeurs de khâgne !

 

Jeudi 30 mai 2024, dans l’attente fébrile des résultats d’admissibilité au concours de l’ENS-Lyon, la classe de Khâgne a enchanté ses professeurs. Nul doute que « cette année-là » 2024 marquera les esprits des étudiants et de leurs enseignants. Trois sous-admissibles, plusieurs candidats en lice pour des admissions au CELSA, à l’IEP de Saint-Germain-en-Laye et aux écoles ECRICOME. Des effusions de joie et de complicité forte ont parcouru la classe après qu’elle eut offert à ses professeurs une partition aussi originale qu’enjouée sur le thème des souvenirs de « Deux ans prépa », ainsi que d’autres surprises à la sensibilité littéraire affirmée. Une journée ponctuant donc d’une très jolie façon l’itinéraire de la promotion 2024 qui, au cours de ses études à Jeanne d’Albret, a sillonné les régions françaises, exploré l’Orient romain, parcouru les contrées de la Métaphysique et arpenté la scène théâtrale jusqu’aux Amandiers de Nanterre.

Par ce petit billet, l’ensemble de l’équipe pédagogique des CPGE Littéraires tient à remercier très chaleureusement ses khâgneuses et khâgneux pour leurs rimes et leur confiance.

Le talent littéraire des internes s’est d’abord incarné par une goguette, chanson populaire connue de toutes et de tous dont on a conservé l’air mais changé les paroles… selon le principe de la parodie. Cette année-là de Claude François est donc devenu Deux dans de prépa à écouter sans modération dans cette vidéo filmée par Lou-Ann Baudrand, étudiante en ECG2.

Julie Natanek a ensuite rendu un très bel hommage à ses deux années de classes préparatoires. Sa plume est à son image, littéraire.

 » Je ne sais pas par où commencer, deux ans c’est affreusement long à raconter.

Après tout, je n’ai qu’une plume et aujourd’hui j’en ai le son, l’image et la couleur.

Je me retrouve démunie face à vous tous car je ne sais quoi écrire, je ne sais pas par où commencer, deux ans c’est affreusement long à expliquer.

Je ne suis capable que de vous remercier.

Aussi loin que je me souvienne l’encre a toujours été de jais mais je crains avoir teinté celle avec laquelle j’écris de bien trop de nuances pour vous les décrire toutes. Elles s’embrasent sous mes yeux dans un kaléidoscope de souvenirs qui s’ancre dans ma peau et s’enivre dans mon esprit. Si seulement je pouvais vous décrire à quel point ma plume chante vos maux avec tant d’émotions. Je ne suis pas bonne musicienne mais je suis certaine que ces mots-là sonnent juste lorsque je vous dis : merci.

Ce mot minusculement gigantesque est capable de contenir l’ampleur des couleurs de mon encre.

Merci de m’avoir permis de découvrir l’invisible. Trouver au plus profond des nuits sans étoiles, un astre encore plus brillant que le soleil. Celui-là m’a éclairé et guidé dans ce chemin épineux, alors que les ronces me mordaient les jambes et me retenaient par les bras. Vous m’avez appris à me battre à l’épée. À saisir le manche de cette arme, à garder la tête haute, de la tremper dans de l’encre et d’écrire les plus belles larmes qui puissent exister. Pour vous dire la vérité, mon encre est faite de ces perles d’eau. Je les trouve belles. Magnifiques. Et je n’ai peur de vous les montrer lorsqu’elles viennent colorer les pages, les phrases, les mots de ce que je vous raconte aujourd’hui. Elles sont une explosion de richesse, de créativité, de rires, d’amour et d’émerveillement pour ce que nous avons réussi à traverser et à accomplir. Et je ne parle pas que de chiffres, au diable les mathématiques, je vous parle d’évolution, de transformation. Sur une toile de tissus infini j’ai vu les plus ternes couleurs s’animer, même durant les plus sombres heures où le ciel était nu de nos étoiles, nous avons créé de nouvelles nuances, encore plus éclatantes que le plus doué des artistes a su peindre. Aujourd’hui, ma plume n’est plus mienne. Elle nous appartient, elle se love entre vos doigts, contre les phalanges qu’elle aime tant pour écrire à nouveau le mot le plus minuscule : merci.

Merci pour ces romans d’aventures, de drames, d’amour et d’amitié. Merci pour ces réflexions tordues de thèse et de concept. Merci pour l’histoire de nos maux. Merci pour la découverte de mondes inconnus. Merci de m’avoir donné des ailes quand je n’arrivais pas à marcher.

Si jamais vos yeux se perdent dans l’obscurité, levez donc la tête et peut-être trouverez-vous ce que vous m’avez apporté : le courage, l’espoir, le soleil, l’amour, les étoiles, l’amitié.

Je ne sais pas où finir ces mots, deux ans c’est affreusement dur à terminer.

Aux étoiles qui nous écoutent changer et aux rêves qui y sont accordés, regardez nous danser. »

Et, pour finir, des agapes avec notamment cette gourmandise « Good bye khâgne » apportée par Naouel Aïdi et Sarah Smiri.