Hypokhâgne, janvier 2024 : en cours d’Histoire, faire vivre l’Art de la Renaissance

Les étudiantes et étudiants d’hypokhâgne ont fait revivre deux tableaux de la Renaissance.

 

Le passé ressurgit dans les gestes du présent. C’est une tâche intemporelle à laquelle se sont adonnés, mardi 12 décembre 2023, six étudiants de notre classe d’Hypokhâgne. Deux groupes se sont formés, d’un côté, celui de Luna, Marylou et Amandine, et de l’autre celui de Quentin, Sacha et Pierrick. Les deux nous ont proposé chacun à leur manière de faire revivre deux tableaux de la Renaissance.

Le premier a mis en scène une visite au musée afin de présenter auprès de la classe un autoportrait d’Albrecht Dürer daté de 1493 et conservé au Louvre, « Portrait de l’artiste tenant un chardon ». Dans le rôle de notre professeure d’histoire, madame Schneider, Luna ne manqua pas de reprendre Marylou, qui incarnait une conférencière du musée. Amandine, quant à elle, endossa le personnage de l’étudiante experte du tableau. Cette petite scénette faisait écho à nos cours, à nos réflexions collectives et personnelles. L’analyse du tableau a éclairé les intentions de l’artiste et les influences qui le traversait. Elles nous ont rendu sensibles à la révolution esthétique de l’autoportrait. Cette technique mettait au centre des préoccupations l’homme en tant qu’il crée, l’homme pour son art. Au-delà de la maîtrise de la peinture, l’artiste représentait une vision, sa propre vision. La composition, le jeu des lumières, le drapé des vêtements étaient autant de caractéristiques de la Renaissance.

Seulement, nous avons été amenés à questionner sa définition. Il nous fallait approfondir cette conception de la période : comprendre et s’approprier les enjeux historiques soulevés par une œuvre d’art.

C’est suivant cette idée que la représentation de Quentin, Sacha et Pierrick a insufflé la vie aux personnages du tableau de Véronèse datant de la seconde moitié du XVIe siècle, « La Famille de Darius devant Alexandre ». Cette toile que les trois étudiants ont animée pour la rendre vivante, en prenant les traits des figures historiques peintes, met en scène Alexandre le Grand triomphant sur les Perses. Commandée par la grande famille vénitienne des Pisani, cette peinture exalte la puissance de l’Occident du temps où l’Europe se voyait devenir le berceau d’une Renaissance artistique et intellectuelle, réminiscence des temps antiques. Les artistes s’inspiraient alors de l’héritage de l’Empire romain et s’enorgueillissaient de ce passé illustre. Quentin, le Véronèse du tableau, présenta la puissance de l’Orient à travers le règne de Mehmed ll, souverain de l’Empire ottoman. Sacha, prenant les traits de la fille de Véronèse, brossa dans ses grandes lignes l’analyse picturale du tableau, montrant l’aspect politique qu’avait l’art à cette époque. Pierrick, enfin, tel Alexandre le Grand, appela à relier l’Orient et l’Occident dans cette reprise des codes antiques. La force symbolique des personnages représentés servait à asseoir le pouvoir des princes du Cinquecento qui se comparaient à eux.

Teintées d’humour, ces deux présentations nous ont permis d’avoir une autre vision de la Renaissance, telle une bifurcation pleine de légèreté, et elles nous ont ouverts à une autre interprétation de nos cours et de l’histoire.

Nous remercions madame Schneider pour avoir lancé ce projet et aux étudiants interprètes de nous avoir fait voyager dans le temps.

Sacha BAUDIN–DOUKHAN, Stan BOULAHIA, Quentin CHEVRAT et Coline MOREAU,

étudiants et étudiante en hypokhâgne