Jeudi 7 décembre 2023, l’hypokhâgne avait rendez-vous avec Richard II

Sortie au théâtre des Amandiers

Richard II de Shakespeare

 

Jeudi 7 décembre 2023. Le vent s’engouffre entre les arrêts de bus de Saint-Germain-en-Laye et la nuit finit de tomber. Notre groupe d’élèves attend avec impatience son départ. Notre destination, le théâtre des Amandiers à Nanterre. La première représentation de notre parcours théâtral nous attendait là-bas.

Nous avions rendez-vous avec Richard II, pièce écrite par William Shakespeare en 1595 et mise en scène en cette année 2023 par Christophe Rauck. Le rôle principal du souverain Richard II était interprété par Micha Lescot et son ennemi Bolingbroke par Eric Challier.

            Leur représentation de la pièce nous a tous subjugués. Le personnage de Richard II emplissait la salle. Il rayonnait, de par son costume entièrement de blanc immaculé mais surtout par la manière dont Micha Lescot bougeait et parlait sur scène. Son jeu était très chorégraphié, porté sur l’expression du corps presque plus encore que sur celle des mots. Et il n’était pas le seul. Les mouvements des acteurs étaient une des clés de voûte de la pièce. Les claquements de doigts, le tremblement des corps, tout était destiné à capter notre attention et à nous faire ressentir les sentiments profonds des personnages.

Toute la classe s’est accordée à dire qu’un autre des points forts de cette représentation était sa modernité. Les costumes étaient adaptés à notre époque, et un projecteur amenait les arrières plans des différentes scènes ainsi que les noms des lieux où se déroulaient l’action. Les jeux de lumière aidant, beaucoup ont fait le rapprochement avec un film.

Et comme dans tout film, la musique enveloppait chaque moment. Grave, fracassante, rapide… Elle a permis à certains de mieux se plonger dans la représentation. Cependant d’autres ont un avis divergent. La musique beaucoup trop forte à certains moments aurait brisé la magie de la pièce et l’attache qu’ils y avaient.

Mais au-delà de cela, la représentation reste époustouflante. Nous avons découvert que grâce à une mise en scène et à un jeu d’acteur travaillé à son paroxysme, une tragédie pouvait par instants faire rire, et un texte compliqué, être accessible à tous. La réflexion sur l’identité, propre aux tragédies shakespeariennes, nous est apparue à travers la symbolique de tous les éléments scéniques, et protagonistes comme antagonistes ont pu être appréciés à leur juste valeur.

Qui sont les « méchants » et qui sont les « gentils » dans une cour où la traîtrise est monnaie courante ?

Nous remercions chaleureusement Madame Boudant, notre professeur de lettres, et Madame Ryder, notre professeure d’anglais, qui nous ont accompagnés dans cette première représentation et nous guident dans notre travail d’appréhension du genre théâtral. Nous remercions aussi les acteurs et le metteur en scène pour cette interprétation qui nous a tous atteints. Et nous remercions le théâtre des Amandiers pour nous avoir accueillis avec tant de bienveillance.

Coline MOREAU, étudiante en kypokhâgne