31 mai 2023 : les optionnaires d’hypokhâgne en géographie au musée des Plans-reliefs aux Invalides

Le plan-relief de Toulon

Ce mercredi 31 mai 2023, accompagnée par leur professeure de géographie, madame Justin, la classe d’hypokhâgne en option géographie a eu la chance d’assister à une visite guidée du Musée des Plans-Reliefs situé aux Invalides à Paris.

Les plans-reliefs sont des maquettes de places fortifiées et bastionnées qui représentent souvent également la campagne environnante. Elles ont été créées pour Louis XIV et ses successeurs à partir de 1668. Leur conception requiert des tables en bois dont la partie supérieure est sculptée ou modelée avec un fil de soie qui restitue le relief de la zone représentée. La collection comprend 97 plans-reliefs mais de nombreux plans-reliefs ont aussi été détruits. Ils permettaient au pouvoir royal centralisé de se représenter les territoires pouvant être attaqués par les ennemis du royaume et étaient également utiles à la formation des princes. Mais ils avaient aussi une visée plus politique : au-delà de la défense du territoire, ils étaient exposés dans la cour du roi lors de visites de représentants étrangers afin de montrer la puissance du Royaume de France, et de les dissuader d’une quelconque attaque.

Les plans-reliefs furent conservés aux Tuileries, au Louvre, puis enfin dans les combles des Invalides en 1777. C’est une collection royale précieuse, impressionnante par la taille des maquettes (celle de Bayonne fait 56m², c’est la plus grande maquette exposée de la collection, dont l’échelle est au 1/600e) mais aussi par leurs détails. Lors de la visite, nous avons pu observer le plan-relief du Mont St-Michel, avec tous les bâtiments d’époque, mais aussi l’intérieur de certains bâtiments. Ainsi, nous avons pu observer le dortoir des moines. Mais ces plans-reliefs sont encore utiles aux architectes d’aujourd’hui ! Un architecte du Mont St-Michel cherchait un endroit où placer des toilettes publiques pour les visiteurs du Mont, et c’est en venant au musée qu’il a pu observer une petite bâtisse abandonnée, et c’est donc là qu’ont été construites ces toilettes publiques.

Cette visite fut l’occasion pour nous autres, hypokhâgneuses et hypokhâgneux, de voir une approche différente de la cartographie, de voir concrètement comment cette discipline peut servir d’autres domaines comme la stratégie militaire. C’était aussi intéressant de voir des cartes qui sont habituellement pour nous en deux dimensions, prendre vie dans une maquette qui met en avant les reliefs et les particularités du terrain. Finalement, c’était une expérience qui nous aura montré que nos outils de travail sont aussi autre chose que des sujets de commentaires ou de croquis, mais de véritables chefs d’œuvre d’artisanat, qui sont réalisés en plusieurs mois.

Nous souhaitons remercier notre chaleureux guide Grégoire Binois, doctorant, ancien étudiant de l’École normale supérieure (ENS) et passionné de cartographie, qui a su nous faire voyager dans le temps le long des sombres couloirs du musée mais qui a également su faire revivre l’histoire des fortifications devant nos yeux, grâce à son humour et à son enthousiasme. Nous remercions également Guillaume de Waubert, travaillant à la comptabilité de notre lycée et qui est surtout, lui aussi, passionné d’histoire et de géographie. Il nous a accompagnés pendant toute la sortie et sa bienveillance nous a tous et toutes touchés. Enfin, nous remercions madame Justin, notre professeure de géographie et de cartographie, qui a organisé cette sortie à la minute près, des pique-niques jusqu’au RER, et sans qui nous n’aurions certainement pas découvert ce musée.

Emma ZLATIC et Juliette BERTHOMIER, étudiantes en hypokhâgne