16 mai 2025 : les spécialistes d’histoire et de géographie de khâgne au département Cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France

Ce vendredi 16 mai 2025, notre classe de spécialistes Histoire-Géographie fut invitée à une présentation exclusive au cœur du département « Cartes et plans », l’un des quatorze départements de collections de la Bibliothèque nationale française Richelieu.

Nous fûmes accueillis dans l’espace de la bibliothèque par deux experts, Cristina Ion, conservatrice, historienne, directrice adjointe du département et Olivier Loiseaux, conservateur, géographe, chef du service des Acquisitions et collections géographiques et responsable de la collection de la Société de Géographie.

Durant cette fin de matinée, nos deux hôtes nous présentèrent les divers services proposés par le département des Cartes et des plans. Il fut question des collections de la Société de Géographie, en dépôt au département depuis 1942, de leur mission d’entretien de l’ensemble des collections, de leur organisation minutieuse mais surtout du défi de taille qui se présente à eux aujourd’hui : la dématérialisation de la cartographie. En effet, la transition vers le format numérique, nous expliquait madame Ion, est aujourd’hui la règle pour les cartes du service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM), institution fondée en 1720 sous la direction de Joseph Nicolas Bellin et dont le département conserve la production historique. La bibliothèque conservant environ un million de cartes et d’autres divers documents, nous avons compris que la démarche de conversation relevait d’un travail fastidieux et complexe. Le service de conservation doit aussi tenir compte de l’évolution des techniques d’archives pour pouvoir actualiser la numérisation de ces documents aux formats en règles. Ainsi, les méthodes d’archivage sont elles-mêmes des objets à conserver dans les mémoires de la bibliothèque.

 

La présentation retraça les différents formats et thèmes couverts par les cartes et documents conservés, entre documents patrimoniaux et documents cartographiques entrés par dépôt légal, des globes et instruments scientifiques jusqu’aux photographies sur plaques de verres : des trésors de la géographie qui relèvent d’un savoir-faire d’orfèvre. Cette présentation fut une expérience presque rituelle pour notre classe, notre formation se fondant toujours sur un format cartographique physique. Ce fut pour nous l’occasion de mettre notre discipline en perspective de son histoire, comme à la vue de l’édition originale de l’atlas de Mercator jusqu’à l’étude des mouvements géographiques contemporains comme l’approche thématique des visualisations graphiques de données de Charles Joseph Minard.

Nous avons eu l’opportunité de voir des cartes de grande renommée dans leur format original, telles qu’une carte Cassini de Paris qui localise la ville de Saint-Germain en Laye, le fief de notre classe préparatoire perchée sur son plateau. Nous avons aussi pu observer une édition de la carte d’Europe “Hark, hark, the dogs do bark !” publiée par G. W. Bacon qui représentait les différentes puissances européennes lors de la Première Guerre mondiale sous les traits d’animaux.

La présentation de ces cartes était une synthèse des différentes façons de penser l’espace selon les époques, du raffinement des techniques de prises de vue, des représentations symboliques du monde et d’une cartographie de territoires imaginés. Parce qu’une carte est une vision du monde, nous avons pu mettre nos visions en commun, à la confluence des enseignements reçus tout au long de ces années.

Nous remercions chaleureusement notre professeure Catherine Justin d’avoir organisé cette sortie et à nos hôtes de l’attention qu’ils nous ont portée.

Sacha BAUDIN-DOUKHAN, étudiant en khâgne