Avant j’étais…

Bonjour,

J’ai effectué ma classe préparatoire au lycée Jeanne d’Albret de 2016 à 2018 après trois ans au lycée Alain du Vésinet. Suite à deux années PCSI/PSI, j’ai intégré l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers en septembre 2018, où j’ai étudié sur le campus d’Angers jusqu’en juin dernier. En dernière année d’école, j’ai été en stage de fin d’études chez Hermès Sellier et affecté à un semestre d’études à l’Université de Melbourne en février 2021.

Ma prépa à Jeanne d’Albret :

La prépa m’a paru comme le chemin évident puisque je ne savais pas précisément vers quelle école d’ingénieurs me diriger après le bac et ce métier est très vaste. Il s’agissait donc pour moi de deux années supplémentaires, que je savais d’avance enrichissantes, pour réfléchir. Etant plus intéressé par la physique et les sciences de l’ingénieur, je me suis tourné vers un cursus PCSI/PSI. C’est en deuxième année que je me suis fixé les Arts et Métiers comme cible.

Originaire de Chatou, effectuer ma prépa à Jeanne d’Albret m’a permis de rester chez mes parents et de pouvoir me concentrer sur le travail sans me soucier du reste, ce qui est une grande chance. J’ai plusieurs amis qui, acceptés dans des prépas parisiennes réputées, devaient passer du temps dans les transports, ou loger dans une chambre à Paris parce que l’internat était complet, et gérer en plus des cours les autres aspects du quotidien.

La concurrence dans ces prépas était partout : compétitions sportives, entre les classes, mails de professeurs à l’approche des concours faisant pression sur les élèves pour les pousser à performer et ainsi maintenir le classement des établissements.

Rien de tout cela à Jeanne d’Albret. Le fait qu’il n’y ait qu’une classe par filière crée une vraie cohésion entre les élèves. Les professeurs adaptent le travail en fonction de chacun et les exercices oraux sont faits selon nos résultats aux écrits pour nous permettre de réussir les concours qui nous intéressent, non pas pour satisfaire des statistiques. J’ai pu par exemple bénéficier d’entraînements à l’épreuve orale « Physique-Français » spécifique au concours Arts et Métiers en PSI, ce qui n’est pas fait dans toutes les prépas.

Vous l’entendez partout : il est important de s’accorder du temps pour faire autre chose que les cours. Personnellement, le samedi après-midi était réservé au sport, voir mes amis et je dormais tard le dimanche matin. L’emploi du temps est chargé : il faut être en cours à 8 heures et les journées finissent entre 17h et 19h, les samedis matin étant réservés aux devoirs surveillés. J’ai toujours mieux travaillé le soir, en essayant de ne jamais dépasser 23h. Les « colles » chaque semaine aident à réviser le cours et les exercices en préparation des devoirs du samedi, le rythme vient naturellement si l’on est rigoureux.

Les concours :

J’ai passé mes concours au printemps 2018 : Centrale, les Mines, CCINP et e3a (sur lequel étaient les Arts et Métiers à l’époque, aujourd’hui l’école est sur le concours Centrale)

J’ai choisi de les passer à Bordeaux. C’est une décision personnelle mais j’appréhendais les concours au Parc Floral où sont rassemblés des milliers d’élèves des prépas de région parisienne. J’ai ainsi pu rester tranquille et concentré pendant le mois qu’occupent les écrits, passant les épreuves dans de simples salles de classe.

Mon école :

Les Arts et Métiers sont une école d’ingénieurs généraliste fondée en 1780, la seule en France présente sur huit campus : Paris, Angers, Châlons-en-Champagne, Lille, Bordeaux, Aix-en-Provence, Cluny et Metz. L’école est tournée vers les secteurs de l’industrie et des technologies. Je l’ai choisie car il y a mille façons d’être ingénieurs des Arts puisque l’industrie est présente partout et dans tous les domaines.

J’ai étudié à Angers durant deux ans de tronc commun, qui pour Jeanne d’Albret était le campus de secteur puisque la première année ne peut se faire sur le campus de Paris. Les cours incluent des matières déjà abordées en prépa : mécanique des solides et des fluides, thermodynamique, électricité, mais j’ai aussi découvert de nombreux procédés industriels (fabrication additive, fonderie, composites, calcul d’éléments finis), l’organisation et la gestion d’une ligne de production, ainsi que des cours d’économie et de management et de langues. L’un des points forts de l’enseignement est que les cours théoriques sont enrichis de nombreux travaux pratiques, ce qui amène du concret.

Cet atout de l’école nous donne une sensibilité à la production et au « réel » que n’ont pas d’autres écoles du même rang où la théorie occupe une grande part de la pédagogie.

La vie étudiante est très riche, notamment grâce à un parcours d’intégration de trois mois au bout duquel nous sommes accueillis dans la communauté des Gadz’Arts, le plus important réseau d’anciens élèves d’Europe (chaque année, 1100 nouveaux ingénieurs Arts et Métiers sortent diplômés). Ce réseau très divers est une caractéristique majeure de l’école, permettant de contacter des Anciens dans tous les domaines possibles, sur tous les territoires, avec une philosophie d’entraide profonde et de valeurs communes.

La troisième année de spécialisation signifie pour la plupart des étudiants une formation à l’étranger ou un changement de campus en France. La renommée de l’école permet un large choix de cursus à l’international et facilite les opportunités professionnelles. J’ai moi-même été accepté à un semestre à l’Université de Melbourne, qui a été décalé en février 2021 en raison du contexte particulier.

Je suis donc revenu en région parisienne pour la rentrée afin de réaliser mon stage de fin d’études chez Hermès, en tant qu’assistant qualité et amélioration process. Au sein de l’équipe d’industrialisation et qualité des Accessoires de Mode (bijouterie cuir, ceintures et bracelets Apple Watch Hermès notamment), j’aide sur des missions variées pour faciliter l’avancée des projets d’industrialisation sur les collections futures.

Ce que m’a apporté la prépa :

La prépa m’a d’abord apporté une réelle aisance à l’oral : les « colles » chaque semaine dans les matières scientifiques comme en anglais nous habituent à nous exprimer, expliquer sa démarche sur un problème que l’on découvre, défendre ses arguments, une aptitude nécessaire quelle que soit notre vie future.

On acquiert également une rigueur et une méthode de travail, la quantité d’informations à intégrer est telle qu’on apprend à prioriser ses tâches.
Je dirais enfin que l’on gagne une certaine humilité. Il faut savoir mettre son ego de côté puisque les facilités qui pouvaient encore faire illusion au lycée sont balayées par l’abondance du programme. La réussite n’est due qu’au travail et à la persévérance. Je peux l’affirmer d’autant plus que j’étais loin d’être le premier de ma classe en prépa, tiré vers le haut par mes facilités en langues mais je devais redoubler d’effort notamment en mathématiques. Les épreuves de Français-Philosophie et Anglais au concours pèsent autant que les autres matières, il ne pas les négliger. L’enseignement est donc très complet.

En conclusion, le meilleur conseil que je peux donner est de s’écouter et de choisir une prépa qui correspond à ses valeurs. Certains élèves sont motivés par une compétition permanente, aiment être poussés au challenge entre eux, mais je savais que je ne serais pas à l’aise avec un tel fonctionnement. Si j’ai bien appris une chose sur la prépa, c’est qu’elle est avant tout une affaire d’endurance, et l’environnement joue beaucoup sur le moral et donc la réussite. L’important pour moi était un environnement familier, d’entraide entre les élèves et de soutien de la part des professeurs. C’est une part essentielle de la bonne préparation aux concours, et je l’ai trouvée à Jeanne d’Albret.