Mai 2024 : les géographes d’hypokhâgne et de khâgne au Géoroom de l’IGN

OPTIONNAIRES D’HYPOKHÂGNE ET SPÉCIALISTES DE KHÂGNE A LA DÉCOUVERTE DU GEOROOM DE L’IGN A SAINT-MANDE

Anne LELONG entourée d’étudiantes et d’étudiants d’hypokhâgne et de khâgne

Ce mercredi 15 mai 2024, après un pique-nique ensemble sous le soleil d’un des parcs de Vincennes, les spécialistes d’histoire et de géographie en khâgne et les optionnaires de géographie en hypokhâgne ont eu l’honneur de connaître les secrets de la cartographie de la France, expliqués lors d’une visite guidée au Géoroom de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) à Saint-Mandé.

Madame Anne Lelong, chargée de communication scientifique à l’IGN, nous a dévoilé avec passion le processus complexe de l’élaboration d’une carte de l’IGN. Autrefois un outil précieux pour le Service Géographique de l’Armée (SGA), il devint un organisme civil et établissement public en 1940.

Sous l’Ancien Régime, Louis XIV, désirant mesurer son territoire afin de connaître davantage son royaume, demanda à l’Académie des Sciences de Paris d’établir une carte de la France. L’ingénieur italien Cassini fut missionné pour réaliser une ligne imaginaire partant de Paris jusqu’à Amiens se nommant le méridien, grâce au principe de triangulation. Pendant plus de 60 ans, la famille Cassini s’évertua à rendre compte de la mesure de la France, processus qui fut laborieux au vu des outils et conditions de l’époque. Les calculs n’étaient pas toujours très précis et après de nombreuses reprises, Louis XV affirma avec ironie qu’il « perdit plus de territoire par ses cartographes que par ses ennemis », nous livre madame Lelong. Cependant, malgré quelques obstacles, les Cassini réalisèrent une prouesse technologique, que Napoléon Ier, passionné par la cartographie, reprit afin de créer les cartes militaires d’État-major.

Au fil du temps, la cartographie se modernisa. Puis la première carte réalisée à partir de prises de vue aériennes de la surface terrestre vit le jour en 1950, par le biais de la photogrammétrie (mesures sur des photos). L’ortho-image viendra avec l’ère du numérique. Pris par des photographes installés dans des avions pendant parfois plus de 8 heures d’affilée, une mosaïque de clichés numériques est ainsi obtenu. Puis des ingénieurs les rectifient et les assemblent pour les intégrer dans des bases de données.

Grâce à l’essor d’innovations techniques telles que le Lidar HD depuis une dizaine année, l’IGN peut cartographier plus finement l’anthropocène mais surtout établir des cartes prédictives sur les différents risques présents sur notre territoire. La carte est donc utile pour tous et dans différents domaines depuis plusieurs décennies, que nous, spécialistes de géographie et optionnaires, avons la chance de découvrir et d’étudier chaque semaine.

Nous souhaitons remercier chaleureusement madame Lelong, pour son récit captivant sur l’histoire de la cartographie ainsi que pour sa générosité. En effet, chaque étudiante et étudiant est reparti.e avec une carte IGN et quelques brochures pour parfaire sa connaissance cartographique. Enfin, nous remercions madame Justin, notre professeure de géographie, qui a organisé cette sortie à la minute près et qui nous transmet toujours avec grand plaisir sa passion pour la cartographie.

Emma ZLATIC, étudiante en khâgne et spécialiste en histoire-géographie