LATIN
Consignes de travail et bibliographie
Organisation des cours : 2 heures hebdomadaires en tronc commun+ 2 heures en plus si vous ne choisissez pas l’option Géographie ou décidez de faire les deux.
Objectif : apprendre ou poursuivre l’apprentissage de la langue latine afin d’être capable, progressivement, de traduire et commenter un texte latin en lien avec la thématique au programme « L’ailleurs » (voir la bibliographie de « Culture antique »).
Ouvrage à vous procurer obligatoirement : à la rentrée, vous devez être en possession du Dictionnaire Gaffiot de poche (Hachette, neuf ou d’occasion) ou du Grand Gaffiot (plus coûteux, mais que je vous conseille de garder si vous le possédez, la date d’édition important peu).
Si vous le souhaitez, vous pouvez acheter aussi : Baudiffier, Gason, Morisset, Thomas : Précis de grammaire des Lettres latines (Magnard, neuf ou d’occasion). Mais les cours peuvent suffire en première année.
Consignes de travail pour la rentrée : Je vous demande de savoir par cœur les principales natures et fonctions que vous trouverez répertoriées dans les tableaux ci-dessous. Bien connaître la grammaire française est une base essentielle pour la traduction des textes latins : dans cette langue à déclinaisons, les noms, adjectifs et pronoms ont en effet des terminaisons variables selon la fonction qu’ils occupent dans la phrase, et l’ordre des mots n’est pas le même qu’en français. Il faut donc savoir nommer les fonctions et identifier la nature des mots pour traduire, comme nous le verrons à la rentrée. Vous trouverez à la suite des tableaux un exercice à faire pour le premier cours de la rentrée.
Tableau 1 : les natures (la nature d’un mot ou groupe de mots est la même, quel que soit le rôle de ce mot ou groupe de mots dans la phrase).
NATURE |
EXEMPLES |
VERBE (conjugué, donc portant dans ses terminaisons les marques de la personne, ou non conjugué). Un verbe a des voix (actif/passif) des modes (conjugués : indicatif, impératif, subjonctif, conditionnel ; non conjugués : participe, infinitif, gérondif) et des temps (présent, imparfait etc…) | d’action : manger, parler…
d’état : être, sembler, demeurer, devenir…
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LOCUTION VERBALE | avoir besoin de… avoir l’air de…, faire partie de… |
GROUPE VERBAL : infinitif introduit par une préposition, pouvant avoir des compléments | J’ai envie d’aller au cinéma. |
NOM | commun : homme, chat, assiette…
propre : Paris, Anna… |
GROUPE NOMINAL : constitué sous sa forme minimale d’un déterminant et d’un nom. Le nom peut-être précisé par un adjectif. | Un homme, un vieil homme |
DÉTERMINANT : mot qui doit précéder un nom commun pour constituer un groupe nominal. Il indique le genre (masculin, féminin, neutre) et le nombre (singulier ou pluriel).
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défini : le, la, les
indéfini : un, une, des partitif (pour définir une quantité indéfinie) : du, de la, de (du pain, de la farine démonstratif : ce, cette, ces possessif : mon, ton, son, ma, ta, sa, mes,, tes, ses, nos, vos, leurs indéfini : chaque, certain(s), plusieurs, aucun, nul, n’importe quel, quelque(s), tout… interrogatif : Quelles raisons donne-t-il ? exclamatif : Quelle histoire ! numéral (pour une quantité dénombrée) : un, deux, trois, mille… |
ADJECTIF : précise le sens d’un nom avec lequel il s’accorde. | qualificatif : joli, agréable, stupide…
ordinal (= établit un classement) : premier, second, deuxième… |
PRONOM : reprend ou remplace un nom, une groupe prépositionnel, une proposition :
J’ai revu Marie. Elle habite désormais à Paris. J’ai revu Marie, qui habite désormais à Paris. Je vais à Rome. Pierre en revient, et Léa s’y rendra bientôt. Pensez à prendre vos places. Pensez-y vite. Noémie nous aidera, je le sais.
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personnel : je, me, moi, nous, / tu, te, toi, vous, / il, le, lui, / elle, la, lui, / ils, elles, les,/ leur
autres : en, y démonstratif : Celui-ci, cela… possessif : Le mien, la tienne, les nôtres, les vôtres, les leurs… Relatif simple : qui, que, dont, où, ou composé (avec préposition incluse) : auquel, duquel… Indéfini : Quiconque, certains, chacun, tout |
ADVERBE : invariable, placé près du verbe, de l’adjectif ou de l’adverbe qu’il précise :
Comportons-nous intelligemment.
Vous êtes bien aimables.
Trop souvent. |
de manière : bien, mal, vite, lentement…
de lieu : ici, là, partout, ailleurs…. de temps : déjà, hier, souvent… d’affirmation : certes, oui de négation : non de doute : probablement…. d’interrogation : Comment ? Pourquoi ? Où ? Balisant le texte dans une succession temporelle ou logique : puis, enfin, ainsi, par conséquent… |
PRÉPOSITION : mot invariable qui introduit un
groupe nominal, un infinitif ou un groupe infinitif |
à, de, vers, pour, avec, parmi, pendant, depuis, sur, sous, en, dans… |
LOCUTION PRÉPOSITIONNELLE : même rôle, mais construite avec plusieurs mots | au milieu de… |
CONJONCTION | de coordination : relie des mots ou des propositions qui sont sur le même plan : et, ni, ou, mais, or, donc.
J’ai faim et soif. de subordination : introduit une subordonnée, dépendant d’une autre proposition, dans un rapport de temps (quand, depuis que…) de cause (parce que, puisque…) de conséquence (de sorte que) d’opposition (bien que, quoique) d’intention (pour que) |
INTERJECTIONS OU EXCLAMATIONS : mots invariables traduisant un sentiment, ou renforçant les phrases exclamatives ou interrogatives. | Eh bien ! Ah ! Hélas ! Bravo ! |
Tableau 2 : les principales fonctions (la fonction correspond au rôle qu’occupe dans la phrase un mot ou groupe de mots par rapport à un autre : sujet du verbe…, attribut du sujet… épithète du nom…)
FONCTIONS |
EXEMPLES |
Apostrophe : interpellation du destinataire. | Jusqu’à quand, Catilina, mettras-tu notre patience à l’épreuve ? (Cicéron)
Bonjour tristesse. (Eluard, puis Sagan) |
Sujet : fait l’action à la voix active, ou est affecté par elle, à la voix passive. Le verbe s’accorde avec lui.
Complément d’agent : dans une phrase passive, il exprime qui fait l’action. Il est introduit par une préposition (par le plus souvent.)
N.B. : le temps d’une phrase passive correspond a celui de l’auxiliaire être. De nombreuses statues ont été volées. (passé composé) Des statues furent volées. (passé simple) |
Cicéron édita l’œuvre du poète Lucrèce. (voix active, au passé simple)
L’œuvre de Lucrèce fut éditée par Cicéron (voix passive, au passé simple) |
Compléments essentiels du verbe (= qui permettent de comprendre l’action exprimée par le verbe.)
Complément d’objet direct : complétant le sens du verbe, il est introduit directement, c’est-à-dire sans préposition. Le verbe est dit « transitif direct ».
Complément d’objet indirect : même fonction, mais introduit par une préposition, à ou de le plus souvent. Le verbe est dit « transitif indirect ». |
Je relis L’Enéide. Je la relis. On pense que Néron incendia Rome.
Prométhée désobéit à Zeus en donnant le feu aux hommes. (COI) |
Compléments non essentiels du verbe : ils ne sont pas nécessaires à la compréhension de l’action exprimée par le verbe, mais en précisent les circonstances (= temps, lieu) : ses modalités (moyen, manière, accompagnement), sa cause, sa condition, sa finalité (= but), sa conséquence, ses contradictions (= opposition.)
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Alexandre vécut trente-trois ans. (CC de temps)
Cicéron naquit à Arpinum. (CC de lieu) Dès qu’il le pouvait, le poète Horace allait à la campagne. (CC de temps) On traduit mieux avec un bon dictionnaire. (CC de moyen.) Nous avons dîné avec Mécène. (CC d’accompagnement) Milon protesta avec force de son innocence dans le meurtre de Clodius. (CC de manière) Si César sort de chez lui aux ides de mars, il risque d’être assassiné. (CC de condition) Bien qu’on eût conseillé à César de rester chez lui aux ides de mars, il n’en fit rien. (CC d’opposition.) Pour ne pas déplaire au Sénat, Titus renvoya Bérénice. (CC de but) Les Athéniens trouvaient Alcibiade si charmant qu’ils lui pardonnaient tout. (CC de conséquence) |
Complément du bénéficiaire ou du destinataire
(parfois appelé « d’attribution » ou complément d’objet second) : introduit par une préposition, il indique la personne concernée par une action, le bénéficiaire ou le destinataire. |
L’empire romain accorda la liberté aux Grecs.
La famille de Lucrèce promit à la jeune femme de la venger. |
Complément du nom : introduit par une préposition, (de, à pour) il détermine un nom, c’est-à-dire précise son sens.
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Le moineau de Lesbie
Un colloque sur Rome |
Complément d’adjectif : introduit par une préposition (à, de…) il précise le sens de l’adjectif. | Jadis j’étais réfractaire à la grammaire.
Pierre est fier de sa fille. |
Attribut : il se rapporte à un membre de la phrase, le sujet ou le COD, dont il établit une caractéristique. On parlera donc d’attribut du Sujet ou du COD. Si l’attribut se rapporte au sujet, il en est séparé par un verbe d’état (ou, au passif, par un verbe de déclaration ou de pensée) ; il peut être introduit par comme. | Hélène est la plus belle femme du monde. (attribut du sujet Hélène)
Hélène est considérée comme la plus belle femme du monde. (attribut du sujet Hélène.) Les Romains pouvaient élire un homme d’État dictateur. (attribut du COD un homme d’État) |
Apposition (ou épithète détachée) : placée entre virgules, elle décrit ce qu’on mentionne. | Fringant malgré son grand âge, il danse admirablement le tango. |
Épithète : un adjectif est épithète quand il est juxtaposé au nom qu’il définit | Nous avons vu une nouvelle comédie de Plaute. |
EXERCICE A FAIRE POUR LE PREMIER COURS DE LA RENTREE (que nous corrigerons ensemble).
Consigne : Dans l’extrait suivant, vous indiquerez la nature des mots ou des groupes de mots soulignés et la fonction du ou des mots en italiques, en précisant alors à quoi ce ou ces mots se rapportent. Exemple : COD du verbe « prendre ».
Et tel aura été le rêve, utopique, de cette traduction, défectueuse comme toute traduction : que le texte vienne à son lecteur ou, mieux peut-être, à son auditeur, un peu comme viennent à la rencontre du voyageur ces statues ou ces colonnes lumineuses / dans l’air cristallin de la Grèce, surtout quand elles le surprennent sans qu’il y soit préparé ; mais, même quand il s’y attend, elles le surprennent, tant elles viennent de loin, parlent de loin, encore qu’on les touche du doigt. Elles demeurent distantes, mais la distance d’elles à nous est aussi un lien radieux. Il y aura eu d’abord pour nous comme une fraîcheur d’eau au creux de la main. Après quoi on est libre de commenter à l’infini, si l’on veut.
Philippe JACCOTTET, Préface à sa traduction de L’Odyssée, La Découverte, 1981, p. 9.
CULTURE ANTIQUE
Consignes de travail et bibliographie
Le cours de culture antique est de deux heures par quinzaine. Il est organisé autour de la thématique au programme de l’ENS : « L’ailleurs ». Vous trouverez en bas de page le document qui précise les axes de réflexion autour de cette question, que je vous invite à lire, pour en bien cerner les enjeux.
I. Consignes de travail
Nous travaillerons à partir de textes grecs et latins traduits. Je vous demande de lire pour la rentrée L’Odyssée (par exemple dans la traduction de P. Jaccottet, aux éditions La Découverte) et/ou L’Enéide (par exemple dans la traduction de J. Perret, Gallimard, Folio) en étant particulièrement attentif à la découverte ou recherche de l’autre, aux raisons du départ ainsi qu’au désir du retour. Nous nous y réfèrerons souvent : il faut être familier de ces épopées fondamentales, qui ont nourri l’imagination et la réflexion occidentales.
II. Bibliographie indicative
Aucun de ces ouvrages ne doit obligatoirement être acheté ; vous pouvez les lire si vous le souhaitez. Ils sont consultables en ligne sur les sites de Philippe Remacle ou de la Bibilotheca Classica Selecta.
1) Auteurs grecs
HERODOTE L’Enquête
PLATON Timée Critias (les deux œuvres évoquent le mythe de l’Atlantide)
PLUTARQUE Vies parallèles : Alcibiade/Coriolan Alexandre/ César Démosthène/Cicéron
N.B. : Plutarque met en parallèle un Grec et un Romain, qu’il rapproche et confronte selon une optique particulière : Alcibiade et Coriolan ont un jour trahi leur patrie. Alexandre et César sont des conquérants, Démosthène et Cicéron de grands orateurs qui ont lutté pour leur patrie.
LUCIEN : Voyages extraordinaires
2) Auteurs latins
OVIDE Les Métamorphoses
CESAR La Guerre des Gaules
PETRONE Satiricon
TACITE La Germanie
III. Lettre de cadrage sur la thématique « L’ailleurs »
Extérieur, frontières, déplacements : frontières, confins, oikoumène / Voyage, exploration, expéditions militaires, périégèse / Partir et revenir : odyssée, nostalgie / Périls : tempêtes, pirates, brigandages / Exil : relégation, érémitisme / Regards de voyageurs : militaire, marchand, navigateur, explorateur
Relations avec l’étranger : Empire et impérialisme / Relations entre États / Commerce et échanges / Migrations / Hospitalité
Connaissance de l’ailleurs : Géographie : récits de voyage, description du monde, cartes/ Cosmographie : représentation du cosmos, astronomie, voyages célestes / Ethnographie et historiographie : représentation des peuples, des espaces, faune et flore, théorie des climats, monstres / Ailleurs réel et fictif : peuples des confins (Hyperboréens, Éthiopiens, Parthes, Scythes). Géographie mythologique : voyages d’Ulysse, Jason, Enée. Enfers, Arcadie, jardins des Hespérides, Atlantide, Olympe
Altérité : Civilisation et barbarie : grec/non grec ; romain/ non romain. Descriptions de l’étranger ; environnements magiques (Colchide, Thessalie) / Espaces polarisés : centre/Périphérie. Occident/Orient. Palatin/Forum. Villes/campagnes. Terre/mer. Ailleurs politique : citoyens/métèques. Perspectives et affects : curiosité, admiration, étonnement, peur, mépris, xénophobie. Étrangeté et familiarité : exotisme, relativisme, acculturation, intégration de cultes venus d’ailleurs. La Grèce et Rome vues comme un ailleurs.
Bonnes vacances et bonnes révisions …
Françoise Le Pezron, professeure de latin et de culture antique en hypokhâgne